Décomposés et recomposés à partir des débris d’anciennes configurations, les Basic Partner n’ont pourtant rien de morcelé : ils dégagent, au contraire, l’entièreté d’un projet éclairé et conscient.
Héritiers de tout et de rien, leur post-punk est allégrement pollué par des clins d’œil tout à fait agréables (doom, stoner) qui participent fonctionnellement à une machinerie bien rodée. Les voix s’alternent, brisent à jamais la possibilité d’une unité psychique (à la fois éloquentes, graves et martyrisées) et leur fatalité générale, exacerbée en apparence, laisse parfois entrevoir une légèreté insolite sous les décombres (un carillon s’insinue dans « Insomnia’s road » mais il semblerait qu’il ne soit pas suffisamment soporifique pour induire le sommeil). En somme, les Basic Partner sont un circuit aux virages étroits et inattendus qui continuent à nous surprendre.
Dulcamara