DRUUGG est un spécimen belge échoué aux bords d’une rivière, voué à nous énumérer les raisons de son pessimisme cosmique, sans oublier pour autant d’introduire des éléments d’autodérision visuels (allez voir le clip de « I cried a river ») qui adoucissent allégrement la pilule (ou ils en amplifient ultérieurement l’inconfort du passage). À la frontière entre les genres, DRUUGG nous promet des accords elliptiques, des picotements légèrement psyché et shoe-gaze, des rythmes syncopés qui allongent pourtant, dans la cavité caverneuse de la gorge, toutes les distances. Les pièces du puzzle, assemblés par un chant litanique (ou perçant et éthéré, comme s’il nous parvenait, éjecté par la forêt, par le vent glissant entre les arbres), entre l’invocation et la doléance, bâtissent un circuit fermé qui ne prévoit pas de sortie d’urgence.
Dulcamara