LA LLAMA

Expulsés par les entrailles de la péninsule ibérique, LA LLAMA nous livre un punk « cru » qui exclut toute forme de trivialité. Exposé sans armures, mais armés jusqu’aux dents : réduits à l’essence la plus décharnée, leur puissance est pourtant corpulente. Si les percussions nous invitent à l’action immédiate, manifestation d’un temps qui s’apprête à rendre son dernier souffle, les guitares avides et engorgées à la limite du grésillements remplissent l’espace, le perturbent, le déforment, l’aliènent. L’idéal social dominant produit des opinions conformes, nos visages n’hébergent plus que des traits insignifiants et la vision d’un futur inexistant résulte intolérable à la vue, corrosive pour la pensée. Il semblerait pourtant que, dans ce désagrègement continuel qui s’exécute à tous les niveaux, un feu y persiste. Il est à la fois le bûcher qui assujettit et qui prononce, sans pitié, son jugement final, ainsi que le ruban crépitant qui inéluctablement nous rassemble toutes et tous (« que no une a todos » ) dans la poussière.

Dulcamara

By

Posted in