BEIGE BANQUET

Enfanté par la veine de Tom Bierley (de PKNN), Beige Banquet se distingue par un taux très élevé d’acidité, groupe moléculaire enclin à la combustion. Si la puissance ravageuse de leur post-punk (picoté par des teintes obscures) se dresse contre « la puanteur artificielle et caustique » (Weird) de la société contemporaine, leurs rouages faméliques risquent de les piéger à jamais. Des voix robotiques nous font le grand sermon, des percussions saturées reproduisent une respiration saccadée, presque impossible, apaisée par les quelques instants fugaces où l’on entrevoit l’aube esquissée d’une mélodie, offerte par des fragments synthétiques. Comme un ermite ornemental (du nom de leur prochain album, à paraître le 13 mars), Beige Banquet exige le détachement, il abdique, prêche le refus, sans oublier que nous hissons nos barricades dans la gueule même du loup. Nous sommes alors tous enchaînés et voués à l’assouvissement d’instincts sordides dictés par notre cerveau reptilien, signe d’une humanité qui est plus proche de son état animal.

Dulcamara

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