Les londoniens FINDOM n’emploient pas trop de métaphores et s’ils le font, c’est pour dissiper l’épaisse brume de mensonges par lesquelles l’empire de la raison (fondamentalement irrationnel) de notre temps exerce son pouvoir oppressif. Les oxymores orwelliens (n’oublions pas la devise de 1984 : « la guerre c’est la paix, la liberté l’esclavage, l’ignorance la force ») ne sont plus que des éléments narratifs, ils ont désormais acquis une existence bien réelle : le capitalisme s’engage ainsi dans l’absurde et aberrante tentative (malheureusement bien réussie) de conciliation d’éléments par nature dichotomiques. C’est ainsi que ceux qui produisent des bombes deviennent, aux yeux d’une opinion publique si parfaitement sculptée par le poison médiatique, des pacifistes, s’exemptant de toute responsabilité dans le cas d’une contribution indirecte à un conflit. Leur dernier EP, « Blind dedication » (dont les recettes sont destinées à un fond de soutien au peuple palestinien), dénonce âprement l’hypocrisie de la classe dominante occidentale et nous dévoile ainsi des FINDOM qui, à coup de guitares suspicieuses et d’autres corrosions qui semblent provenir, de loin, d’un bunker post-atomique, sont indignés et savent pourquoi. Et ils ont raison.
Dulcamara